Les services de renseignement argentins ont mis au jour une affaire d'espionnage impliquant un agent algérien et révélant les méthodes sophistiquées utilisées par la Russie pour infiltrer le pays. Selon une enquête publiée par La Nacion, Ali Kherchi, un agent algérien de 60 ans ayant travaillé pour l'ambassade d'Algérie à Buenos Aires, est désormais dans le collimateur de la justice argentine.
La Direction de l'Intelligence Criminelle (DNIC) argentine a établi des liens troublants entre Kherchi et un réseau d'espionnage russe. "Une relation étroite a été identifiée entre l'agent algérien et un fonctionnaire argentin qui aurait facilité l'obtention de la nationalité argentine pour des agents russes", révèle le rapport de la DNIC. Cette collaboration s'est notamment manifestée par un voyage commun en Turquie, documenté par des vols Turkish Airlines en septembre et octobre 2016.
L'enquête a également révélé que Kherchi résidait à proximité immédiate d'un couple d'espions russes, arrêtés en Slovénie en 2022 en possession de passeports argentins frauduleux. Ces documents auraient été obtenus grâce à la complicité du même fonctionnaire argentin repéré en compagnie de Kherchi en Turquie. Le procureur argentin en charge du dossier a confirmé que "la proximité géographique et les connexions établies justifient l'ouverture d'une enquête approfondie sur le rôle de Kherchi dans ce réseau".
Ces révélations soulignent les liens étroits entre l'Algérie et la Russie, tout en mettant en lumière les méthodes d'infiltration des services de renseignement russes en Amérique latine. L'enquête se poursuit pour déterminer l'étendue exacte de ce réseau et ses ramifications potentielles dans d'autres pays de la région.