Aucun suspense n’entourait le scrutin présidentiel qui s’est tenu dimanche 6 octobre en Tunisie. Dans cette partition bien réglée, la télévision nationale a diffusé en début de soirée un sondage de sortie des urnes annonçant la réélection du président sortant, Kaïs Saïed, avec 89,2 % des voix. Les deux seuls candidats retenus contre lui par l’Instance supérieure indépendante pour les élections (ISIE), l’ancien député et leader du parti panarabe Mouvement du peuple Zouhair Maghzaoui, ex-soutien de M. Saïed, et le chef d’un petit parti libéral, Ayachi Zammel, arrêté début septembre et condamné, le 1er octobre, à douze ans de prison pour « falsification de parrainages », n’auraient obtenu respectivement que 6,9 % et 3,9 %, selon les chiffres de l’institut Sigma. Alors que les résultats provisoires doivent être annoncés par l’ISIE d’ici mercredi 9 octobre et les résultats définitifs au plus tard le 9 novembre, le plébiscite annoncé de M. Saïed a aussitôt été rejeté par Ayachi Zammel...Depuis son « coup de force » en juillet 2021, Kaïs Saïed a démantelé progressivement certaines des structures démocratiques de l’Etat mises en place après la révolution de janvier 2011.
En Tunisie, le président Kaïs Saïed donné vainqueur d’une élection jouée d’avance
Rédigé le 07/10/2024
Bulletin MAfrique