Ce dimanche, la scène diplomatique moyen-orientale a été marquée par deux séquences parallèles à Téhéran et Riyad, révélatrices des dynamiques d’équilibre qui traversent la région. À Téhéran, le Forum de dialogue 2025 a réuni plus de 200 invités étrangers et des représentants de 53 pays, dont des ministres du Golfe et des délégations européennes, dans une ambiance de réflexion stratégique sur les enjeux régionaux et mondiaux2. En marge de ce sommet, une réunion à huis clos a rassemblé les chefs de la diplomatie iranienne, qatarie et omanaise pour aborder les perspectives d’un dialogue avec Washington, sur fond de tensions persistantes autour du dossier nucléaire.
Le ministre iranien Abbas Araghchi a réaffirmé la poursuite de l’enrichissement d’uranium par l’Iran, indépendamment de l’issue des négociations avec les puissances occidentales, tout en excluant toute visée militaire pour le programme nucléaire de son pays3. Cette position, martelée alors que les discussions indirectes se poursuivent avec les États-Unis sous médiation omanaise, souligne la volonté de Téhéran de maintenir la pression diplomatique tout en se gardant une marge de manœuvre stratégique5.
Dans le même temps, le président iranien a reçu le ministre qatari des Affaires étrangères pour évoquer la situation à Gaza, un dossier qui reste au cœur des préoccupations régionales et cristallise les divergences entre les puissances du Golfe.
À Riyad, l’Arabie saoudite a accueilli la seconde réunion du Conseil bilatéral de coordination avec la Turquie, sous la présidence des ministres des Affaires étrangères des deux pays. Les discussions ont porté sur la situation régionale et les leviers de coopération, illustrant la volonté de Riyad de renforcer ses alliances et de jouer un rôle pivot dans la recomposition des équilibres géopolitiques du Moyen-Orient1.
Ces tractations croisées, entre ouverture prudente et affirmation de souveraineté, témoignent d’une région en quête de nouveaux équilibres, où chaque capitale tente de préserver ses intérêts tout en s’adaptant à un contexte international mouvant. Entre dialogue et rivalités, Téhéran et Riyad s’imposent plus que jamais comme les pôles d’attraction et de tension d’un Moyen-Orient en pleine mutation.