Les Espagnols nés à l'étranger votent moins et davantage à gauche, selon une étude

Les Espagnols nés à l'étranger votent lors des élections 20 points de moins que ceux de souche et sont plus à gauche qu'à droite, selon l'Observatoire des Tendances Sociales d'Opina 360, l'institut de recherche social du Groupe Redondo.

Selon ce travail, élaboré à partir de données de diverses sources, dont des enquêtes du Centre de Recherches Sociologiques (CIS) et de l'Institut National de Statistique (INE), lors des prochaines élections, les Espagnols d'origine étrangère ayant le droit de vote pourraient représenter déjà 8 % du registre électoral.

L'institut de recherche dont le directeur général est le politologue Iván Redondo, ancien directeur du Cabinet du président du gouvernement, Pedro Sánchez, souligne que les Espagnols résidents nés à l'étranger préfèrent davantage les partis de gauche que ceux de droite.

Il indique à ce sujet que le PSOE est la première option en intention de vote direct pour 30 % de ce groupe, plus de 10 points de pourcentage au-dessus du PP, en deuxième position avec 18,7 %.

Il ajoute que le PSOE, Sumar et Podemos d’un côté et le PP, Vox et SALF de l’autre obtiennent des résultats très similaires parmi ceux nés avec la nationalité espagnole (30 % et 29,7 %, respectivement), tandis que parmi les nationalisés, le soutien aux partis de gauche est supérieur, avec 5,7 points de plus d'intention de vote direct.

Quoi qu'il en soit, il conclut que les Espagnols naturalisés ne forment pas une catégorie homogène, leurs parcours et origines influençant de manière significative leurs positions idéologiques.

Ainsi, les Espagnols nés au Maroc se distinguent comme les plus progressistes, car parmi eux la gauche devance la droite de près de 45 points, tandis que ceux originaires du Venezuela sont les plus conservateurs, avec 28,9 points en faveur de la droite.

L'étude souligne l'importance de ce groupe lors de futures élections générales en Espagne, puisque lors des dernières, il y a deux ans, plus de 2,5 millions d'Espagnols d'origine étrangère avaient le droit de vote, soit 7,2 % du total, et il est maintenant prévu qu'ils atteindront environ 8 %.

Il est à noter qu'il existe une différence notable dans la participation entre les Espagnols de souche et les nationalisés, puisque parmi les premiers, 85 % déclarent avoir voté, contre 66 % pour les seconds.

Le directeur d'Opina 360, Juan Francisco Caro, attire l'attention sur la longue tendance à la hausse des résidents nés à l'étranger qui ont acquis la nationalité espagnole, qui "peut devenir déterminante pour la formation de majorités gouvernementales" dans les prochaines années.