Tebboune contre Sanchez : le président algérien échoue à ébranler le soutien espagnol au Maroc

Publié le 26/04/2025
Le Bulletin


La récente affirmation du président algérien Abdelmadjid Tebboune concernant une prétendue victoire diplomatique sur l'Espagne dans le dossier du Sahara occidental illustre parfaitement l'art de la diplomatie de façade. "L'Algérie a forcé l'Espagne à diminuer son soutien au Maroc", a-t-il déclaré, suggérant un recul de Madrid sur la proposition d'autonomie marocaine. Pourtant, les faits racontent une toute autre histoire.

Depuis mars 2022, l'Espagne maintient fermement sa position en faveur du plan d'autonomie marocain. Le ministre espagnol des Affaires étrangères, José Manuel Albares, n'a cessé de réaffirmer que son gouvernement considère l'initiative marocaine comme "la base la plus sérieuse, réaliste et crédible pour la résolution du différend." Cette position, loin d'avoir fléchi sous la pression algérienne, s'est même renforcée au fil des mois à travers diverses déclarations conjointes entre Rabat et Madrid.

Face à ce soutien espagnol au Maroc, Alger a déployé tout son arsenal diplomatique : rappel d'ambassadeur, suspension du traité d'amitié, gel partiel des échanges commerciaux. "Malgré le soutien continu de l'Espagne au Maroc et son absence de concessions, l'Algérie a plus tard renvoyé son ambassadeur à Madrid", révèle un analyste diplomatique, soulignant l'inefficacité de ces mesures de rétorsion.

La normalisation progressive des relations entre Alger et Madrid, motivée principalement par des impératifs économiques et énergétiques, ne traduit en rien un changement de la position espagnole sur le fond du dossier. Au contraire, elle met en lumière les limites de l'influence algérienne dans ce conflit régional.

Cette situation s'inscrit dans un contexte plus large où l'Algérie accumule les revers diplomatiques. Après la France, qui a officiellement reconnu la position marocaine, l'Espagne reste fermement alignée sur Rabat, malgré les tentatives algériennes de présenter la situation différemment. Un diplomate européen, sous couvert d'anonymat, observe que "la rhétorique triomphaliste d'Alger masque mal une réalité diplomatique de plus en plus défavorable à ses positions."

Les déclarations de Tebboune apparaissent ainsi comme un exercice de communication politique destiné à l'opinion publique interne plutôt qu'un reflet fidèle des réalités diplomatiques. Cette stratégie de communication, visant à présenter l'Algérie comme un acteur incontournable du dossier saharien, ne peut cependant masquer l'évolution du rapport de forces régional, désormais clairement favorable aux thèses marocaines.

La vérité diplomatique reste implacable : malgré ses protestations et ses pressions, Alger n'a pas réussi à faire infléchir la position espagnole sur le dossier du Sahara occidental. Cette réalité témoigne de l'écart grandissant entre la rhétorique politique algérienne et son influence réelle sur la scène internationale.


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