De violentes inondations ont frappé la ville de Safi, sur la côte atlantique marocaine, à la suite de pluies orageuses d’une intensité exceptionnelle. Les crues soudaines ont transformé en quelques minutes des rues entières en torrents de boue, emportant des véhicules, pénétrant dans les habitations et surprenant de nombreux habitants, ce qui explique la gravité du bilan humain. Les autorités parlent d’un des épisodes les plus meurtriers liés aux intempéries au Maroc depuis plusieurs années, avec un bilan qui reste provisoire et susceptible d’évoluer au fur et à mesure de la progression des recherches et des opérations de secours.
Les quartiers les plus touchés se situent notamment dans et autour de la médina de Safi, ainsi que le long de certains axes de circulation où l’eau s’est engouffrée avec une grande rapidité. Des logements, commerces et ateliers ont été inondés, des murs se sont effondrés et de nombreux véhicules ont été gravement endommagés ou emportés. Les images et témoignages recueillis sur place décrivent une scène de chaos, avec des habitants piégés dans leurs maisons ou sur les toits, dans l’attente de l’intervention des équipes de secours.
Les autorités locales, la protection civile, les forces de l’ordre et les services médicaux se sont rapidement déployés pour tenter de sauver des vies, sécuriser les zones à risque et évacuer les personnes coincées. Des équipes spécialisées interviennent pour fouiller les décombres, inspecter les bâtiments fragilisés et rechercher d’éventuels disparus. Des blessés ont été transportés vers l’hôpital Mohammed V de Safi et d’autres structures de santé de la région, où des dispositifs d’urgence ont été activés pour faire face à l’afflux de victimes.
Les inondations ont également provoqué d’importants dégâts sur les infrastructures, notamment sur certains axes routiers reliant Safi à des communes voisines, compliquant l’accès des secours. Des établissements scolaires ont suspendu les cours le temps d’évaluer l’état des bâtiments et de sécuriser les environs. Parallèlement, une enquête a été ouverte pour déterminer les causes exactes du drame, y compris l’état des infrastructures de drainage, la gestion des eaux de ruissellement et les éventuelles défaillances en matière de prévention et d’aménagement urbain.
Cet épisode dramatique intervient dans un contexte de dérèglement climatique où les épisodes pluvieux extrêmes, concentrés sur un laps de temps très court, tendent à se multiplier. Il relance le débat sur la résilience des villes marocaines face aux phénomènes météorologiques violents, en particulier en matière de gestion des eaux pluviales, d’urbanisation dans les zones inondables et de systèmes d’alerte précoce. De nombreuses voix appellent déjà à renforcer les politiques de prévention des risques, à revoir les plans d’urbanisme et à investir davantage dans des infrastructures adaptées afin de réduire la vulnérabilité des populations face à ce type de catastrophe.