Le nouvel ambassadeur des États-Unis au Maroc, Richard Duke Buchan III, est arrivé à Rabat et a officiellement entamé sa mission. L’Ambassade des États-Unis à Rabat a indiqué qu’il a « marqué ses premiers instants dans le pays en hissant le drapeau américain au-dessus de sa résidence avec l’aide des Marines », ajoutant qu’il a hâte de « renforcer les liens solides entre nos nations et de célébrer 250 ans d’amitié ».
Dans la journée, Nasser Bourita a reçu le diplomate pour la présentation des copies figurées de ses lettres de créance d’« Ambassadeur extraordinaire et plénipotentiaire des États-Unis d’Amérique », destinées à être transmises à Sa Majesté le Roi Mohammed VI. Le ministère a précisé que la démarche s’est tenue à Rabat conformément à l’usage.
L’annonce de sa nomination avait été faite en mars par Donald Trump, qui écrivait que « Duke jouera un rôle clé alors que nous renforçons la paix, la liberté et la prospérité pour nos deux pays ».
Lors de son audition devant la commission des Affaires étrangères du Sénat le 29 juillet, Buchan a qualifié le Maroc de « pilier de stabilité » dont la position stratégique le rend « crucial pour la sécurité nationale américaine ». Il a souligné son lien ancien avec le pays : « Je voyage au Maroc depuis plus de 40 ans. C’est un pays beau, fascinant et stratégique. »
Le diplomate a aussi placé « la sécurité des citoyens américains au Maroc » au premier rang de ses priorités, rappelant l’afflux de visiteurs américains attirés par les paysages et la culture du royaume. Sur le dossier du Sahara, il a réaffirmé l’appui de Washington à la position marocaine, rappelant la déclaration d’Marco Rubio en avril reconnaissant la souveraineté du Maroc sur ses provinces du Sud et soutenant l’autonomie comme « seule base viable pour une solution juste et durable ». « Si je suis confirmé, je faciliterai les progrès vers cet objectif », a-t-il assuré, en référence au processus onusien.
La confirmation par le Sénat est intervenue le 7 octobre, suivie de la prestation de serment le 14 octobre.
Né en 1963 en Caroline du Nord, Buchan est diplômé en économie et en espagnol de l’Université de Caroline du Nord à Chapel Hill et titulaire d’un MBA de Harvard. Investisseur de carrière, fondateur d’Hunter Global Investors, il a été ambassadeur des États-Unis en Espagne et en Andorre (2017–2021) et président national aux finances du Parti républicain.
Devant les sénateurs, il a décrit le Maroc comme « un partenaire économique modèle » et promis d’élargir les opportunités pour les entreprises américaines dans tout le royaume, y compris dans les provinces du Sud. Les échanges de biens ont atteint 7,2 milliards de dollars en 2024, avec 5,3 milliards d’exportations américaines (+37,3 % sur un an) et 1,9 milliard d’importations en provenance du Maroc (+12,3 %).
Sur la coopération sécuritaire, il a rappelé le rôle du Maroc en tant qu’allié majeur non-OTAN depuis 2004 et hôte des manœuvres African Lion, précisant : « Je travaillerai à renforcer notre relation de sécurité de longue date face aux défis communs. »
Cette arrivée intervient alors que la relation bilatérale atteint un niveau rarement égalé. Le Maroc a reconnu l’indépendance américaine en 1777 et les deux pays ont scellé en 1786 un Traité d’amitié et de paix, le plus ancien traité ininterrompu de l’histoire des États-Unis. En décembre 2020, Washington est devenu la première grande puissance à reconnaître la souveraineté du Maroc sur le Sahara, une position réaffirmée cette année, tandis que les deux pays ont aussi mis en avant l’autonomie comme base de règlement au Conseil de sécurité. En vigueur depuis 2006, l’Accord de libre-échange a dopé les flux commerciaux et l’investissement. À Rabat, Buchan entend traduire cet héritage en coopération concrète sur les plans sécuritaire, économique et diplomatique.